TONG’A MIDUK RI 6040m
Quelques jours après le Red Apple Peak, les mollets reposés, l’envie de grimper et
surtout la météo clémente donnent à Fred et Olivier la motivation pour tenter un
nouveau sommet, repéré lors d’une randonnée.
C’est dans la nuit du 20 au 21 août, par un magnifique clair de lune, que nous progressons sur la moraine conduisant au Gocook Peak.
L’objectif est de remonter cette vallée pour rejoindre une branche étroite, qui nous conduira au glacier donnant accès à la montagne cachée.
Au lever du soleil, nous avons déjà bien progressé et c'est après 3h de marche que nous mettons enfin pied sur le glacier avec, au-dessus de nous, la longue couronne qui comprend, à son extrémité sud, le sommet visé.
Sous une face glaciaire à l’allure de Lenzspitze, mais avec des séracs suspendus, nous devons réévaluer notre itinéraire, afin d’éviter les risques potentiels de ce parcours vers la crête que nous cherchons à atteindre.
Nous repérons un couloir qui devrait donner accès à cette crête, et cette fois, seuls l’attrait de l’exploration et notre bonne analyse soutiennent notre optimisme. Nous acceptons la prise de risque nécessaire à la conquête de terrains inconnus.
Couloir d'accès au Tong'A Miduk Ri (400m à 45°/50°)
Comme la nuit a été très claire, la neige est dure et maintient solidement les roches délitées des flancs du couloir dans lequel nous progressons. Il est orienté sud-ouest, et son ombre nous protège encore pour 2-3h. Les conditions s’améliorent au fur et à mesure que nous avançons, sur des pentes de 45° à 50°.
Après environ 400m, nous butons sur une face difficile de rocher délité, que nous évitons par une traversée sur la gauche sur les pointes de nos crampons. Un couloir secondaire s’ouvre devant nous et nous sommes bientôt récompensés, en débouchant au col, à 5850m, sur la crête tant espérée.
 Traversée à la sortie du couloir |
 Arrivée sur l'arête |
Sommet du Tong'A Miduk Ri depuis le col
Le sommet est enfin visible mais son versant NE est totalement rocheux. Heureusement, une rampe en bonnes conditions de neige se dessine dans cette partie finale.
L’ascension comporte encore une longue traversée d'arête, par la couronne qui nous sépare de l'antécime. Celle-ci nous dévoilera malicieusement ses petites surprises techniques, et nous permettra d’atteindre la base du bastion terminal toujours audessous des 6000 mètres. Avec l’impression de toucher au but, notre énergie se régénère et nous franchissons l’arête finale orientée NE pour atteindre le sommet à 6040m. Il est 9h10, lorsque nous marquons notre passage en construisant un cairn symbolique sur cette nouvelle cime que nous nommons « Sommet difficile à voir » ou en ladakhi « TONG’A MIDUK RI ».
Frédéric et Olivier au sommet du "Tong'A Miduk Ri"
Il est déjà temps de penser à la descente et de franchir le couloir de montée avant que les effets du soleil ne se fassent sentir. Il faut éviter de s’exposer aux chutes de pierres, mais par chance le retour se fait plus rapidement. Avec la fatigue des dernières semaines dans les jambes, le retour au camp de base est tout de même long et fastidieux.
Olivier au sommet du "Tong'a Miduk Ri"
